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« Les dessous de table de Cabestany*»

  • lemenstrueldeperpi
  • 4 sept. 2023
  • 2 min de lecture

Cinq copains autours d’une table à Cabestany*. Il est 23 h 00. Il fait chaud et humide. Les moustiques ondoient leur envole comme voulant imiter l’envergure de l’aigle de Barbara*. Pendant que les fourmis piqueuses se masturbent sur les chevilles nues des femmes, les hommes fantasment en sourdine une histoire d’amour avec des lendemains tandis que les femmes espèrent se faire coincer sauvagement et sans compromis.

Les touristes reprennent enfin la route du retour. À chaque gorgée, le cliquetis des flûtes résonne sur la table en marbre pour être aussitôt remplis de Veuve Clito*.


Antoinette : « J’en ai marre ! À chaque fois qu’un mec me dit ‘bonjour’ j’ai l’impression qu’il veut mon cul »


Ginette : « Ah bon ? Parce que tu crois que si un homme te séduit, c'est pour te donner rendez-vous le dimanche à la messe, te faire un bébé, acheter la villa à Canet-en-Roussillon et t’offrir un collier de perles d’ Hermès* ?! Tu es conne ou quoi ?


Sans interrompre le dialogue féminin, les trois hommes se regardent fixement, déployant la complicité masculine.


Antoinette : « Je suis une femme romantique. Je crois en l’amour. Cette émotion qui rend aveugle et transforme le laid en beau. Comme l’amour décrit par les plus grands poètes ».


Ginette : « Mais, ferme ta gueule ! Quand un homme te séduit, c'est parce qu’il espère pouvoir t’aspirer la moulette et te doigter comme il se doit. Il a envie de sexe, c’est tout ! Chez l’homme, s’est mécanique : il te voit, il bande et ensuite, il peut ou pas t’épouser. Cela dépendra de toi. Si tu fais partie des nanas qui se contentent de se faire empaler comme une grenouille visage face au mur, tu ne pourras prétendre que d’être ‘sa p’tite cochonne’ à temps partiel. Pendant ce temps, les chieuses, les hystériques, les vénales, les jalouses, les toxiques ont toutes les chances d’être épousées, car l’art de tenir un homme par les ‘cojones’ est un don de vraie salope.



Les hommes rient discrètement. Les hommes écoutent. Les hommes se taisent.


Il se fait tard et le café s’est refroidi comme la sentence du verdict de l'homme au pull-over rouge*.


Les copains ont bu, fumé, parlé. Aucun d'entre eux ont baisé mais ils se sont fait tous niquer.



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