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« Arthur Constance »

lemenstrueldeperpi

Sous un ciel grisâtre, c’était le plus beau stand du marché de Port-Leucate 66*.

Du haut du tréteau, la nappe immaculée crânait en sourdine le verdâtre de la couverture du livre « Les grands espoirs sous la lune ».


À gauche de l’estrade trônait, telle une princesse, une typewriter aux touches en bois.

Je me demande si c’est une Besportble ou bien une Olivetti ou peut-être une Remington de 1930.

Peu importe ! L’élégance l’emporte largement.


Je suis attirée par l’ambiance sereine et surtout par le beau gosse.

Quoi! l

La beauté attire... Osstiasss!*


Sans rien dire, je commence à toucher le livre. La couverture est en velours. Les pages ne se décolleront jamais. Ce n’est pas l’ancien annuaire téléphonique. Sans demander la permission, j’ouvre le livre. Je constate qu’il est aéré.

C’est un recueil de nouvelles.


Moi : " Bonjour monsieur. Il coûte combien votre livre ? Vous l’avez publié à compte d’auteur ?"


Arthur Constance : " 12, 50 Euros. Oui madame, j’ai tout fait tout seul. J’ai écrit, j’ai payé un correcteur et je suis à compte d’auteur".


Moi : "C’est votre premier livre ?"


Arthur Constance : "Oui. Très bientôt, je publierai mon premier roman."


Moi : " Je l’achète. Je vais vous publier sur mon blog. Il faut savoir que je ne tape pas dans le littéraire. Mes phrases piquent un peu. "


Je surprends un fou rire d’Arthur Constance.


En ouvrant soigneusement son encrier d’encre Chine noir, il emboîte sous ses doigts une plume numéro 3 pour me dédicacer son livre « Les grands espoirs sous la lune » avec la touche finale, un buvard blanc.


Il ignore que depuis que je le lis, j’affiche un sourire.




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